Nous poursuivons notre traversée du Chili vers sa capitale Santiago, avec une escale à la cité colorée de Valparaiso et sa multitude d’escaliers surplombant la mer. Cette étape du périple nous permet aussi de passer du temps avec des « locaux » qui nous ont hébergés et découvrir ainsi davantage la culture et la cuisine chilienne.
Valparaiso et El Mirador
Les deux heures de retard du bus jusqu’à Valparaiso ne nous étonnent pas. Pas de surprise non plus lorsqu’on récupère en route d’autres passagers du bus précédent, tombé en panne…
Nous arrivons finalement en fin d’après-midi sur les hauteurs de la ville, où nous allons loger chez Marisol, à l’hôtel El Mirador. Les vues depuis la terrasse qui longe les chambres sont superbes : on domine le port et les vaisseaux de guerre de la marine chilienne à quai. La chambre est très confortable et on a même une cuisine rien que pour nous. Un vrai petit studio ! En plus, l’accueil est des plus chaleureux.
Marisol est aux petits soins : elle a tracé sur une carte les meilleurs itinéraires permettant de découvrir la ville à pied, les ascenseurs à prendre, les indications de bus et quelques restaurants qu’elle recommande. On se perdra quand même un peu dans les ruelles et les nombreux escaliers !
Le lendemain, c’est avec un petit déjeuner copieux que l’on démarre la journée : fromage frais, saucisson, et même une coupe de fruits frais qui fait du bien au moral. C’est aussi l’occasion de discuter un peu plus avec Marisol et de connaître l’histoire de sa maison. Accueillant d’abord des étudiants à l’année, d’où les petits appartements indépendants, elle reçoit de plus en plus de demandes de touristes.
La demeure familiale se transforme ainsi progressivement en bed and breakfast de charme. On discute aussi avec la mère de Marisol qui parle un anglais impeccable car elle a passé plus de trente ans aux Etats-Unis.
Que voir à Valparaiso ?
Valpo, comme l’appellent affectueusement les Chiliens, est une ville un peu bohème et culturelle, aux façades bariolées. Son seul défaut, ce sont ses fils électriques qui pendent dans tous les sens et qui rendent la prise de photos assez difficile…
Sur les conseils de Marisol, notre visite débute par l’Eglise de la Matriz, la place Sautomayor et la montée sur les Cerro Conception et Alegro. Les ruelles colorées sont très mignonnes, malgré le cauchemar des fils électriques.
Après un déjeuner dans un restaurant français dans les rues de Cerro Alegro (un clafoutis en dessert !), nous allons visiter le Musée à Ciel Ouvert – Museo a Cielo Abierto -, un ensemble de fresques murales à découvrir en arpentant les ruelles du quartier. Malheureusement, ce patrimoine est vandalisé par des graffitis. Toute la ville en est recouverte d’ailleurs, mais il y a de tout : jolis dessins et affreux tags.
Valpo est aussi la ville du poète chilien Pablo Neruda et c’est vers la Sebastiana, sa résidence, que l’on poursuit notre visite. Sa dernière résidence se trouve à Isla Negra, à plus d’heure et demie de la ville.
Nous avons décidé de tout faire à pied, malgré la présence d’ascenseurs pour monter et descendre des collines. N’ayant pas fait de treks depuis deux semaines, pas question de s’empâter !
Après 8 heures de marche dans la ville et un passage par la place Victoria, et une nouvelle fois par la grande place Sautomayor on rentre cuisiner. On prend vite goût à la présence de cuisine, maintenant régulière, dans nos logements.
Le lendemain, on passe encore un moment agréable à discuter avec Marisol au petit déjeuner, puis vient l’heure de quitter ce lieu si paisible. Nous avons le projet de traverser la frontière pour une petite escapade à Mendoza, en Argentine.
Au terminal de bus, on apprend que la frontière est momentanément fermée pour cause de neige dans la Cordillère. On décide alors de faire halte à Santiago en attendant que la neige fonde.
L’Auberge Espagnole
On passera trois fois par la capitale chilienne. Pour cette première fois non prévue, c’est à la dernière minute que nous contactons un ami qui nous avait proposé de faire du couchsurfing chez ses anciens colocataires. La maison abrite un mélange de nationalités : Evaristo du Chili, Jorge de Colombie, Gauthier de France et Suzanna de République Tchèque. C’est vraiment l’auberge espagnole et on pratique le nôtre, même si Evaristo, dont l’un des parents est belge, parle très bien français.
On est invité le lendemain par Carlos, le propriétaire de la maison, à manger un cocimiento, un plat typique extrêmement riche, composé de fruits de mer, saucisses, porc, poulet, oignons, ail, pommes de terre et vin blanc… Rien que ça ! La marmite est énorme et on est plus d’une dizaine autour de la table à partager repas et vin chilien. Les amis d’amis et anciens colocataires sont tous invités. L’ambiance me rappelle les quatre ans que j’ai passés en colocation à Toulouse avec des grandes tablées et des personnes nouvelles assez régulièrement !
Santiago, une ville à l’européenne
On profite de cette journée d’attente pour visiter le centre de Santiago. Autour de la traditionnelle Plaza de Armas, nous visitons la cathédrale et le musée très intéressant d’histoire nationale. La vieille ville se concentre tout autour de la place, tandis que les grandes avenues en périphérie nous rappellent des villes de France. Dans le centre, le grand Parc Bustamante est très agréable à traverser.
Notre promenade nous mène jusqu’au marché central de poissons où nous nous laissons séduire par une chupe de mariscos et une paila marinera dans l’un des petits bouis-bouis. Le lendemain, nous quittons Santiago pour l’Argentine, la frontière étant alors accessible, sachant que nous serons déjà de retour la semaine suivante.
Pour notre deuxième passage à Santiago, à notre retour de Mendoza, nous avons la chance d’être reçus par une famille chilienne qui parle français ! Des amis de Toulouse – Stéphanie et Bertrand, travaillant tous deux à Airbus – nous ont mis en contact quelques temps avant le départ.
Nous faisons donc la connaissance de Juan-Ignacio, sa femme Graziella et leurs trois enfants Josefina, Agustin et Victoria autour d’un copieux déjeuner, dans le jardin de leur grande demeure du quartier Las Condes. C’est bien agréable, pour une fois, de ne pas chercher ses mots en espagnol pour pouvoir communiquer ! De plus, on passe une très bonne nuit dans un lit douillet et une chambre chauffée – merci Josefina !
Nous profitons de notre passage dans une grande ville pour s’équiper en matériel de camping. En effet, nous devrions en avoir bien besoin prochainement, à commencer par le trek du W dans le parc Torres del Paine en Patagonie. En l’utilisant encore quelques fois ensuite, nous devrions pouvoir le rentabiliser. On prend une tente, un set de cuisine, un réchaud et des tapis de sols, qui viennent compléter les sacs de couchage que nous avions déjà. C’est Noël avant l’heure !
Nous allons également visiter le quartier (barrio) Bellavista et flâner autour de la colline (cerro) San Christobal. Par temps clair, il est possible d’apercevoir les sommets enneigés de la Cordillère des Andes, mais il fait un peu brumeux. De plus, le lundi, tout est fermé et il y a peu d’animation.
Qu’à cela ne tienne, c’est l’occasion de tester des mets culinaires. On opte pour une pastel de choclo, un genre de hachis parmentier à base de purée de maïs et viande hachée, le tout gratiné. Un régal !
Le soir, au menu, c’est un fameux cari mauricien, accompagné de riz et même de pak choi sautés à la sauce soja. Le tout est agrémenté d’un chutney à base d’aji, tomate et coriandre fraîche.
Miam…
Après le repas, Juan nous propose un tour en voiture afin de découvrir Santiago by night et admirer une autre façade de la ville. Il nous montre le quartier des affaires, la demeure du président chilien et les riches résidences. Nous sommes étonnés du luxe de certains quartiers et du nombre de ces grandes villas.
La dernière fois que nous repasserons par Santiago, c’est uniquement pour prendre l’avion et quitter l’Amérique du Sud, début octobre. Nous allons probablement loger chez Raphaël et Sara, un couple de randonneurs franco-chilien rencontrés lors d’un trek en Patagonie.
En route pour la région des Lacs
C’est donc aussi avec cette image contrastée de Santiago que nous faisons nos sacs, qui ont pris du poids, pour un départ matinal le lendemain. Nous allons à Puerto Montt, dans la région des Lacs. Au sud, toujours au sud ! Ne manquez pas les prochains articles, plutôt pluvieux !
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