Après notre roadtrip en van de Sydney (New South Wales) à Cairns (Queensland), nous voici arrivés dans la Northern Territory avec des centres d’intérêt majeurs : Uluru, l’énorme rocher rouge au milieu de l’Outback australien et de très beaux parcs dont Lichfield et Kakadu, le plus grand parc naturel d’Australie.
Alice Springs – En route pour l’Outback
Le vol Cairns – Alice Springs est assez spectaculaire car on passe progressivement de zones tropicales et très boisées à des paysages arides et rougeoyants. Alice Springs, au milieu du désert, ne présente pas grand intérêt à nos yeux. Les voyageurs viennent ici pour une attraction majeure à quelques centaines de kilomètres de là : Uluru, le plus grand monolithe du monde. A l’auberge de jeunesse, on fait la connaissance d’autres voyageurs avec qui on passera les trois jours suivants dans le centre rouge australien.
King’s Canyon
Nous partons le lendemain matin dès 5 heures avec nos deux guides Matt et John. Dans le bus, c’est une majorité d’allemands mais il y a aussi des touristes de Corée du Sud, d’Angleterre, du Canada, des Etats-Unis et de l’île Maurice bien sûr.
On commence par le King’s Canyon Rim Walk sous un soleil de plomb au zénith. C’est le moment le plus chaud de la journée et on descend les litres d’eau.
De temps en temps, Matt nous asperge avec son fusil à eau, très bonne idée ! La randonnée ne dure que 2 heures mais on est tous bien content d’arriver. Le canyon apparaît devant nous avec une végétation étonnamment bien adapté au désert. Des eucalyptus bordent aussi le chemin de randonnée. D’autres plantes aux vertus médicinales étaient utilisés par les aborigènes.
Camping dans l’Outback
On reprend la route. Le premier rocher que l’on aperçoit est le Mont Conner, que l’on prend pour Uluru aux premiers abords. Mais non, ce n’est pas encore pour aujourd’hui.
Pour l’heure, c’est ramassage de bois pour le feu de camp qui nous servira pour cuisiner ce soir. On rejoint le point de camping et chacun s’attèle à la tâche qui lui a été confiée : lancement du feu, découpage des légumes, cuisson…
On a même droit à notre queue de kangourou grillé au feu de camp…
Ce soir on dort à l’hôtel à un milliard d’étoiles : enveloppés dans les SWAG (sorte de tente australienne où on est emballé comme un hot-dog), on contemple la voie lactée au-dessus de nos têtes. La chaleur s’est à peine atténuée depuis le coucher du soleil. Il faudra attendre le petit matin pour un peu de fraîcheur. Bien au loin, les orages grondent et les éclairs qui illuminent le ciel donnent à cette soirée en pleine nature une dimension quelque peu effrayante mais sublime !
Kata Tjuta – the Olgas
Après un lever matinal, on remballe tout et direction les Olgas ou, de son nom aborigène, Kata Tjuta. On y effectue une randonnée de 3 heures sous une chaleur torride et plusieurs fois je trempe entièrement ma casquette dans l’eau pour me rafraîchir la tête mais elle sèche en moins de 2 minutes.
Cependant, une autre nuisance nous insupporte presque davantage : ce sont les petites mouches omniprésentes qui se posent sur nous toutes les secondes. Admirer des paysages aussi impressionnants se mérite !
Avant de grimper jusqu’à un point de vue magnifique sur ces amas de rochers, on a droit à un cours de géologie prodigué par nos guides sur les 36 formations de basalte et de granit. La vue d’en haut est belle, même si on court vite chercher un peu d’ombre sous un arbre.
On reprend ensuite le bus vers Uluru – le grand moment approche !
Mana Walk à Uluru – Ayers Rock
On commence d’abord par la visite du centre culturel afin d’en apprendre un peu plus sur la civilisation aborigène, leurs croyances et pratiques et leur mythologie. C’est vraiment très instructif. Nous entreprenons ensuite le Mana Walk où les guides nous expliquent grandeur nature ce que l’on vient de lire : ces griffures sur le rocher sont les traces d’un combat entre des dieux-animaux et les hommes, ici ce sont les lances qui ont manqué leur cible et creusé la roche, etc.
On est maintenant près du rocher et c’est un sentiment de victoire que de réaliser ses rêves et de toucher la pierre au milieu du désert !
Nous sentons de mieux en mieux l’aspect sacré de ce rocher. On discute aussi d’un sujet sensible : faut-il escalader ou non le rocher ? Les arguments – environnement, sécurité, et surtout respect vis-à-vis de la culture aborigène – sont défavorables à une montée. Cependant, pour des raisons tout simplement financières – l’entrée est payante – l’accès au sommet demeure autorisé.
Coucher du soleil sur Uluru
Après la balade, nous nous éloignons pour admirer le coucher du soleil. Le rocher prend différentes teintes au cours de la descente de l’astre. C’est magnifique, le moment me semble magique. Nous dégustons du cidre local pour accompagner ce panorama.
Nous rejoignons notre camping à la nuit tombée. Le trajet est très animé : on chante à tue-tête et danse dans le bus ! Chapeau à John, notre guide conducteur, qui, malgré nos pitreries, a su garder son sang-froid et nous a ramenés sains et saufs. On retrouve les SWAG pour passer la nuit.
The Rock Tour !
On commence cette troisième journée vers 4h30 par un spectacle tout aussi prenant et avec moins de monde aux alentours : le lever de soleil sur Uluru.
Nous enchaînons ensuite par une randonnée d’environ deux heures pour faire le tour complet du rocher. En route, Chloé croise un gros serpent qui, heureusement, a aussi peur d’elle que le contraire. Sur certains tronçons, nous ne sommes pas autorisés à prendre des photos. En effet, quelques lieux sacrés étant interdits aux femmes, une photo postée de nos jours sur internet pourrait compromettre leur culture.
Dans quelques contreforts du rocher, un mince filet d’eau alimente un bassin… un miracle, en plein désert, par plus de 40°C ??
Les chameaux australiens
On termine la journée en bus, retour vers Alice Springs. En chemin, on s’arrête à une réserve de chameaux où l’on monte tous les deux sur le dos de l’un, au pas de course ! Ca secoue bien…
Nous clôturons ces trois jours intenses par un dernier repas tous ensemble, dans un resto d’Alice Springs.
C’était vraiment une ambiance de fous, notamment grâce à notre super guide Matt !
Tropique du Capricorne et Devil’s Marbles
Nous quittons déjà la chaleureuse Alice pour traverser la Northern Territory du Sud au Nord (vous suivez ?) et remonter jusqu’à Darwin en bus. En chemin, il est convenu que l’on s’arrête aux lieux intéressants. Après avoir traversé le tropique du Capricorne, nous nous arrêtons au site de Karlu Karlu aussi connu sous le nom de Devil’s Marbles (les billes du diable), des roches de granit.
On passera la nuit à Daly Waters en retrait de la Stuart Highway dans une ambiance très rétro et country version australienne.
Le rythme est plus calme que le tour précédent et le nombre de voyageurs plus faible. Nous faisons la connaissance d’une jeune japonaise, d’une slovène et d’un couple très sympathique de l’Ouest Canadien, Doug et Pat.
Katherine Gorge – Nitmiluk National Park
Quitte à être passé à Daly Waters, autant en apprendre un peu plus sur l’histoire de ce hameau, qui a joué en Australie un rôle primordial durant la deuxième guerre mondiale, les américains y ayant installé une base stratégique pour la défense du pays contre les Japonais. Nous visitons l’ancien aérodrome et le centre de contrôle désaffecté. J’apprends aussi que QANTAS vient de Queensland and Northern Territory Aerial Services Limited ! Dédicace aux collègues qui aiment bien les sigles !
Non loin de là, on peut se baigner dans une piscine naturelle – une source d’eau chaude – au milieu d’une végétation luxuriante peuplée de chauve-souris (the little red flying-fox).
Nous entamons ensuite une courte randonnée dans un très vaste réseau de gorges creusées dans les collines par la Katherine River.
En grimpant jusqu’au Baruwei Lookout, nous pouvons contempler à loisir ces régions humides.
Cette première partie se termine à Darwin où nous passerons la nuit sous des orages et des éclairs assez impressionnants. Statistiquement, c’est probablement la ville où il y a le plus d’orages par an. On se fait plaisir avec un petit resto indien le soir ! Miam !
Fogg Dam Reserve
Nous échangeons notre bus, très bien pour les routes goudronnées, contre une machine de guerre à 6 roues énormes et avec le pot d’échappement et l’entrée d’air à hauteur du toit. Il faut au moins ça sur certaines routes inondées ou chaotiques du parc Kakadu et alentour.
Tous les sites ne sont pas ouverts en cette saison car il y a parfois plus de deux mètres d’eau noyant les routes et pas mal de crocodiles dans le coin. Nous pouvons passer sans problème jusqu’à 80 cm d’eau, me dit Dipten, le guide et conducteur de l’engin.
Un premier arrêt au Fogg Dam Reserve nous montre bon nombre d’oiseaux différents et plantes qui adorent les régions marécageuses. Le long des routes, de grandes flaques d’eau témoignent de la saison des pluies, dite Wet season, qui commence.
Mary River
On poursuit ensuite au parc Mary River sur le plan d’eau de Corroboree Billabong pour une petite virée en bateau entre les nénuphars et autres plantes aquatiques.
Nous voyons encore plus de volatiles, dont un rapace, un oiseau qui se fait sécher les plumes au soleil et surtout le majestueux jabiru à la manière si particulière d’avancer, comme à tâtons, avec de grandes enjambées.
Nous avons la chance d’apercevoir trois Saltwater Crocodiles, les plus dangereux, dont deux dans l’eau, laissant juste leurs yeux dépasser et guettant le moindre faux pas de notre part.
Kakadu National Park
On est au début de la Wet. L’inconvénient, c’est que les Jim Jim Falls et les Twin Falls ne sont visibles que depuis un hélicoptère. L’avantage c’est qu’il y a peu de voyageurs et quand même de quoi visiter sachant que le parc fait plus de 200 kilomètres sur 100 kilomètres !
Peintures Rupestres et Coucher de soleil sur Kakadu
Au centre Bolawai, on poursuit notre apprentissage de la culture aborigène que nous ne connaissions pas du tout. Nous rejoignons ensuite Ubirr à l’est du parc, célèbre pour ses peintures aborigènes colorées sur les rochers. Certaines de ces dessins sont vieux de 2000 ans !
On monte au point de vue Nabab Lookout pour admirer le soleil couchant sur le parc Kakadu.
Le lendemain, c’est aussi par le centre culturel Warradjan – dont la devise est « Come, Look and Feel our Culture » – et les peintures de Nourlandjie que l’on commence la journée.
On en profite également pour jeter un coup d’œil sur les termitières géantes qui peuplent le paysage. Ici tout prend des proportions extrêmes !
Rockhole Waterfalls au parc Kakadu
Cette cascade serait le lieu idéal pour se rafraichir, la chaleur étant presque aussi forte qu’à Uluru, mais une pancarte mettant en garde contre les crocodiles nous en dissuade. Notre guide nous rassure : ils n’y sont pas encore, car le niveau de l’eau n’est pas encore assez haut pour leur permettre d’arriver jusque là. Il plonge le premier et nous le suivons, lui faisant confiance…
Le soir, on dort dans des cabanes au milieu de crapauds géants, wallabies, et autres joyeux insectes du parc Kakadu.
Florence Waterfalls et Buley Rockhole – Lichfield
On effectue le trajet qui sépare Kakadu de Lichfield et on démarre la journée par une bonne baignade dans les Florence Waterfalls puis dans une succession de bassins colorés qui constituent le Buley Rockhole. C’est très agréable et on pourrait y passer des heures. Cependant, nous avons encore de la route jusque Darwin…
Good Bye Australia ! Now Asia !
Contrastant avec la côte est de l’Australie, la Northern Territory tient ses promesses dans un pays des extrêmes. Climat – du désert brûlant aux inondations -, culture aborigène, faune et flore, tout est incroyable. De tout ce que j’ai pu voir en Australie, c’est ma partie préférée, mais il reste tellement de choses à découvrir dans ce pays-continent : la Great Ocean Road située entre Melbourne et Adélaïde, l’Ouest désertique et Perth, la Tasmanie… Bref, le programme est fait pour le deuxième tour du monde !
Le dernier continent de notre tour du monde nous attend : l’Asie !
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