Laissant derrière nous les philosophes et l’Acropole d’Athènes, un bateau nous amène dans l’archipel des Cyclades et sa multitude d’îles. Paros, Délos, Naxos, Andros, Mikonos, Ios, Amorgos, Sifnos… Le choix est vaste, chaque île ayant sa particularité. Nous optons finalement pour deux îles : la plus grande, Naxos et probablement la plus spectaculaire, Santorin. C’est par la première que débute notre expérience insulaire.
Que voir à Naxos : les villages de montagne
Je suis surpris par le paysage très vallonné, culminant à 1000 mètres et ses routes en lacets. J’imaginais cette île grecque beaucoup plus plate. Les distances sont donc également conséquentes, même si à vol d’oiseau cela paraît court : en effet, les villages étant souvent à flanc de montagne ou au creux de vallées, les kilomètres s’accumulent vite. Une voiture de location s’avère donc indispensable pour notre roadtrip comme en Australie ou en Nouvelle-Zélande !
Notre première halte est à Halki, petit village paisible et quasiment désert en cette saison avec sa distillerie de Kitron, l’alcool local de Naxos. On flâne un peu dans les ruelles, qui se comptent sur les doigts d’une main, et c’est surtout un petit magasin de breloques qui attire l’attention de Chloé. Les maisons ici sont comme on les imagine sur les îles : toutes blanches, les encadrements de portes et fenêtres peints en bleu. Ce bleu peut être très foncé, comme plutôt turquoise ou bleu ciel. Superbe avec le ciel dans les mêmes teintes en fond.
Nous apercevons en chemin quelques églises byzantines, perchées sur une petite colline, solitaires au milieu de ces routes de montagne sinueuses mais en très bon état.
Puis se dessine sur les flancs du mont Zeus le village de Filoti, plus grand et plus animé. On aime se perdre au cœur des maisons blanches aux volets bleus, grimpant une série d’escaliers d’un côté puis redescendant d’un autre à la recherche d’églises byzantines, très nombreuses pour un si modeste village.
On croise néanmoins peu d’habitants et il n’y a pas foule devant les commerces et dans les restaurants de la rue principale. On se laisse tenter par le menu par excellence du midi : un gyros kebab toujours aussi appétissant, nourrissant et bon marché. On se pose tranquillement pour regarder passer les grecs!
Poussant toujours vers l’est, au pied du mont Fanari, nous atteignons le village d’Apiranthos. Ses ruelles sont dallées de marbre blanc, ce qui accentue la bancheur du village. L’église Panagia Aperathitissa est magnifique à côté des fleurs. En redescendant, on a une très belle vue sur la vallée environnante.
Koronos est également un petit village perché. A l’ombre de quelques nuages, nous attendons patiemment que le soleil se montre pour baigner le village de sa lumière pour la photo, que c’est bien le slow-travel !
Nous croisons quelques habitants au village de Moni, dont un couple de personnes âgées. C’est dans un grec plus qu’approximatif et surtout avec le langage des signes qu’on arrive à se faire expliquer où se trouve la vieille église qui fait la réputation du lieu. Il faut se perdre un peu, par un petit sentier qui s’éloigne du village, entre les oliviers et les parterres couverts de fleurs, avant de tomber nez à nez avec une église en pierre. Panagia Drossiani date du 6ème siècle et serait la plus ancienne de l’île, des Cyclades et peut-être même de l’Europe Orientale.
Puis, nous tombons sur les hameaux d’Ano Sangri et de Kato Sangri, perdus en pleine compagne entre des champs d’oliviers et quelques moulins. Sur la route, au bout d’un sentier, à nouveau une église en pierre isolée au milieu des fleurs printanières, c’est Agios Nikolaos datant du 10-13ème siècle.
Non loin de là se trouvent les ruines du temple de Demeter : quelques colonnes, un puits et une porte tiennent encore debouts. Rien de bien spectaculaire, mais on aime bien le cadre buccolique!
Nous n’avons pas pu aller voir les Kouros qui sont des sculptures d’hommes couchés, de quelques tonnes et de 5 mètres de long. Mais sur la route, nous nous arrêtons pour contempler tout un pan de montagne taillé : une carrière de marbre énorme, digne des façades de Minas Tirith !
Les plages de Naxos
Nous quittons les paysages de montagne pour redescendre vers les plages de l’est pour commencer. La route en lacets qui sinue jusque Moutsouna est magnifique : la roche offre toute une gamme de couleurs, passant du blanc immaculé au orange et rouge brique.
Au loin, les reflets de la mer me plongent dans les souvenirs de la route Lac Titicaca-La Paz en Bolivie. Sur le petit port, les locaux s’affairent dans leurs restaurants pour préparer la nouvelle saison.
Pendant que je parcours le bout de plage autour du quai orné de ses vieux pylônes de déchargement de l’émeri, ce minerai très solide qui a fait la richesse de Naxos, Chloé se laisse aller à un petit somme. Le rythme est plutôt tranquille et c’est comme cela que nous voyions le voyage : slow travelling et zéro stress.
Les plages s’enchaînent sur la côte Est de Naxos et nous roulons tranquillement, nous arrêtant à loisir pour marcher un peu sur la plage ou ramasser des galets. On ne croisera ni voiture, ni touriste dans ce coin. Psiliamos est un peu cachée et Lliaridia est toute mignonne avec sa petite église en pierre au bord de l’eau. En tout cas la couleur de l’eau est splendide… dommage qu’elle soit un peu trop fraîche!
La route se termine à Panermos où la plage déserte enlace quelques palmiers aux gros troncs. Il me semble qu’il n’y manque que quelques moais, tellement ce lieu me fait penser à Anakena. Si la température de l’eau avait été meilleure, Chloé se serait bien laissée tenter par une baignade dans cette eau cristalline…
La plage de Lionas, un peu plus au Nord est assez différente des autres. Pour atteindre ce petit coin blotti dans une anse, il faut remonter en direction de Apiranthos et redescendre par une route aux virages serrés. Ici la plage est faite de galets et le bruit des vagues faisant rouler les galets bercent nos tympans comme un petit moment thérapeutique.
Mais où sont donc passés les gens sur Naxos ? Nous qui voulions de la tranquillité, on ne peut pas se plaindre. Ces villages et plages fantômes sont tout de même vraiment surprenants. On se régale !
Sur la côte ouest, on ne croise pas plus de monde, hormis sur les plages d’Agios Giorgios et Agios Prokopios, plus proches de Chora. Nous poursuivons sur une route déserte jusqu’à la plage de Pyrgarki. Tout semble encore fermé ou en rénovation.
Mikri Vigla est ventée et réputée pour son spot de voile ou kytesurf. Un déjeuner dans une petite taverne près de Kastraki – la seule ouverte dans le secteur en cette saison ! – puis une sieste dans la voiture sur une plage entre Plaka et Agia Anna. Il y a trop de vent pour s’allonger sur le sable. Chloé sur la banquette arrière et moi à l’avant, on s’endort avec le bruit des vagues. C’est la dolce vita (en italien dans le texte). Même pas besoin d’imaginer et de compter des moutons sur la plage pour s’endormir!
Que faire à Naxos : Chora et la Portara bien sûr !
Chora (ou Hora) est la « ville » de Naxos. C’est de là que partent et arrivent les ferrys. Une des attractions les plus populaires de Naxos est le temple d’Apollon, inachevé, pillé et en ruines, où subsiste encore le portique de marbre, la Portara. Cette structure rectangulaire a été construite sur la presqu’île de Palatia il y a plus de 2500 ans !
C’est surtout au coucher du soleil que ce portique revêt un aspect mystique. Nous sommes très peu nombreux en cette saison, mais pour avoir le soleil couchant « dans » la porte, il n’y a pas beaucoup de points de vue… On se demande comment cela doit être en été lorsque l’île est prise d’assaut. Enfin, on n’est pas mécontent de ne pas avoir la réponse.
Le coucher de soleil est magnifique, mais il faut aussi penser à se retourner de temps en temps pour admirer les teintes orangées des façades de Hora au même moment. Quel spectacle !
Le coucher de soleil peut aussi se contempler d’un peu plus loin, afin d’englober la presqu’île dans ses photos !
Que manger à Naxos? Chora est aussi connue pour sa multitude de restaurants proposant finalement tous à peu près la même chose avec une qualité plus ou moins variée. Bien entendu, salade grecque ou composée, avec de la bonne féta, aubergines farcies à la tomate, grillades de calamar, poulpe et sardines, pâtisseries ont été à l’honneur dans nos assiettes.
Nous avons été impressionnés par les quantités servies et surtout par les desserts, digestifs, et autres entremets offerts. Chloé a même eu droit à du jus d’orange pressé maison et moi le choix entre le Kitron (liqueur à base de feuille de citronnier), l’Ouzo (liqueur anisé un peu comme le pastis) ou le Raki (aussi anisé, surtout bu en Turquie).
Côté construction, le Kastro vénitien du 13ème siècle qui domine Chora se visite très bien avant l’arrivée de touristes, à l’heure du petit déjeuner. Les ruelles sont paisibles lorsque les magasins de souvenirs ne sont pas encore ouverts. Une église, une construction en pierre, quelques murs cachés sous des plantes grimpantes, l’endroit est vraiment superbe, bien préservé et encore authentique.
Où loger à Naxos : Pension Sofi
Pensez à réserver en avance, mais ne passez pas à côté de la pension familiale que tient Rena et sa famille. Cette pension existe depuis 25 ans et Rena a pris la suite de son père.
La Pension Sofi est située à quelques minutes de marche du port et on croise à l’heure du petit-déjeuner Rena, son mari ou son père, le temps d’un thé, biscuits ou autres fruits confits faits maison offerts généreusement.
Rena nous montre des photos du bougainvillier géant qui orne la façade lorsque celui-ci est en fleurs, il faudra revenir !
L’accueil est des plus chaleureux et les chambres bien aménagées et spacieuses, avec sa salle de bain au style cycladique. Note pour plus tard : il faudra que je m’en inspire si un jour je dois construire une salle de bain chez moi !
Le séjour à Naxos s’achève et Rena nous rejoint au port en scooter pour nous dire au revoir.
Notre prochain bateau part pour Santorin, la deuxième île des Cyclades que nous avons prévu de visiter. Mais pour le retour, nous avons opté pour l’avion, avec une compagnie low cost bof bof.
J’imprime dans ma mémoire et sur mon petit carnet de voyage les impressions sur cette île magnifique et surprenante et on se félicite encore une fois de la découvrir sereinement hors-saison.
Rendez-vous dans quelques jours pour une visite de Santorin! Et vous? connaissez-vous les Cyclades?
Bonjour,
J’envisage une semaine dans les Cyclades au printemps prochain. Arrivée par avion à Mykonos (au départ de Bâle-Mulhouse), j’aimerais aller à Paros et de là, à Santorin, retour par Naxos (ou inverse) ainsi qu’une journée à Delos depuis Mykonos puisque c’est tout près.
La question que je me pose concerne les bateaux : les temps de traversée et les tarifs.
Si vous avez des infos là dessus, je suis preneur !
Efkaristo para poly !
Bonjour Gilles,
J’avais réservé sur place dans une agence, mais c’était les mêmes prix que sur internet. J’avais consulté les trajets, horaires et prix sur http://www.ferries-greece.com/fr/guide-voyage/cyclades/santorini/ pour Santorin.
Bon voyage!
Murvin
Bonjour Gilles
je pars au mois de juillet pour les Cyclades, Mykonos, paros naxos et retour sur mykonos pour l’avion. J’ai lu sur pas mal de forum qu’il était préférable de réserver les ferry à l’avance. Ce que j’ai donc fais. Via ce site: http://www.directferries.fr/les_cyclades.htm?gclid=Cj0KEQjw1v66BRCV-6rh6s-Biu8BEiQAelpui21nuNNTa3Hd2oAYOTXY0B2FUgwyYalnNa5xHcguZiIaAvHz8P8HAQ
Bonne journée
Photos très réussies
cordialement
Merci beaucoup! Bon voyage!
Un plaisir de vous lire et de regarder vos photos qui sont excellentes . J’y serais en Septembre Amorgos ,Naxos Santorin , Merci encore !
Richard 🙂
Merci Richard, très bon voyage à vous! N’hésitez pas à poster un commentaire à votre retour avec d’autres informations et conseils aux voyageurs.
Murvin
Kalispera Gilles, avéc mon frère ns retournons début sept 2017 à Naxos (vol Bruxelles Santorin via Mykonos). J’ai réservé le billet ferry entre Santorin et Naxos Chora sur a ferry.com, soit a/r pour 2: 98,20€ assurance incluse. durée pour l’aller 2h15 (Blue Star Ferry, bateau:le Delos). Paros n’est pas loin, Naoussa
Est très jolie
Bonne soiree
Merci Domi pour ces précisions récentes sur les tarifs.
Bon voyage!