Nous poursuivons notre tour du monde et nos carnets de voyage par le Népal, réputé pour ses treks dans l’Himalaya: Everest, mais aussi Annapurna et Machhapuchhare. Le trek de Ghorepani Poon Hill dure quelques jours et semble bien adapté à notre niveau. Poon Hill, point culminant du trek, tant au niveau de l’altitude qu’au niveau du spectacle, offre un balcon aux premières loges de la chaîne du Dhaulagiri, des Annapurnas et du Machhapuchhare. En plus de nos carnets de voyage, les voyageurs qui auront choisi de suivre nos pas trouveront en fin d’article des conseils pratiques liés à ce trek.
Pokhara et le Blue Planet Lodge
Situé à l’ouest de Katmandou, Pokhara est à environ 8 heures de bus chaotiques. Cette route, l’une des plus fréquentées du pays, est un véritable parcours de motocross. Loin de la pollution de Thamel à Katmandou, on rejoint Lakeside (situé près du Lac Fewa Tal), appelé aussi le Thamel décontracté. On prend nos quartiers au Blue Planet Lodge, hôtel très mignon avec un jardin et de larges terrasses à chaque étage. Le petit déjeuner de muesli au yaourt de yak nous a laissé un souvenir impérissable !
Nous y faisons la connaissance de Ram Chandra Sharma, le gérant. Il nous a gardé une chambre « chakra » spacieuse et bien aménagée. Des bols de méditation sont à disposition des avertis. Je suis impressionné par le son qu’il dégage, une fois qu’on l’a frappé d’un coup sec. Continu et puissant, sa fréquence serait propice à l’atteinte du nirvana ! Nous discutons beaucoup avec Ram Chandra et apprenons ainsi qu’il s’occupe aussi d’une ONG – Quality of life, Sarangot – qui soutient les familles et enfants pauvres du village de Sanrangot, via des projets d’école et d’installations médicales.
Pokhara est une ville agréable, peu polluée comparée à Katmandou et surtout lovée au milieu d’un cadre magnifique. On peut apercevoir les montagnes enneigées de l’Himalaya mais le temps n’est pas assez clair pour se rendre réellement compte des paysages qui nous attendent. Une balade sur les chemins pavés qui bordent le lac Phewa Tal est apaisante au coucher du soleil et nous change des bruits infernaux de Thamel.
Le lendemain, on se lance dans une petite mise en jambes avant le trek : un circuit mène jusqu’en haut de la colline de la Pagode de la Paix, qu’on peut apercevoir depuis Pokhara.
Cette pagode a été érigée par un japonais qui en a créé 1000 autres sur Terre, en faveur de la Paix, suite aux atrocités de la 2ème guerre mondiale.
Pokhara est la ville arrière d’où débute tous les treks de cette région de l’Himalaya, dont les fameux treks du tour des Annapurnas, du sanctuaire des Annapurnas, et plus modestement le circuit Ghorepani Poon Hill – Ghandruk.
Jour 1 : de Nayapul à Ulleri
Le lever est matinal, comme souvent dans ce tour du monde… Nous stockons nos sacs dans la remise du Blue Planet et partons en taxi jusqu’à la gare de Baglung. On attend le bus en refusant poliment les taxis qui veulent nous emmener directement à Nayapul, pour bien plus cher évidemment. Le bus arrive quelques minutes plus tard et je me demande s’il va tenir la route. Les banquettes sont défoncées, le fond du bus est une planche de bois moisie pas du tout étanche et l’une des fenêtres près de nous étant brisée, le vent frais s’infiltre jusque dans nos os… Le chemin étant aussi très bosselé, je me cogne la tête sur le plafond du bus. Merci au Sébastien Lobbe local ! On voyage pendant une heure et demie, les mains sur la tête !
Quel bonheur de descendre à Nayapul. Il n’y a aucune indication concernant le chemin à suivre mais les villageois que l’on rencontre au village nous renseignent bien. C’est facile, faut descendre jusqu’à la rivière. Après avoir passé les points de contrôle du TIMS et de l’ACAP (voir démarches administratives en fin d’article) à Birethanti, nous démarrons vraiment le trek. Le début est très facile jusqu’à Sudame. La route est large et empruntée par des jeeps pour acheminer des denrées et du matériel aux villages proches, les suivants étant approvisionnés par porteurs. Contrairement à l’Inde, ici au Népal, on ne nous regarde pas de façon insistante, on ne nous photographie pas (je parle pour Chloé car moi on ne me photographie jamais !). Même ici, dans les montagnes, les gens ont l’habitude de voir des blancs. Et Pokhara et Katmandou sont aussi des villes très touristiques. En revanche, l’accueil est plus chaleureux dans les lodges et les auberges et particulièrement si on discute un peu plus. Allez, une petite pause avec des locaux parce que je tenais absolument à immortaliser ces hommes avec leur toque sur la tête sans paraître impoli en les photographiant directement !
Nous nous dirigeons ensuite vers Tikhedungga et Ulleri. Une série de plus de 3000 marches remonte le flanc de la montagne de l’autre côté de la rivière Madikhola. Les difficultés arrivent…
Il commence à pleuvoir, on craint un peu pour les sacs de couchage en plume et tente de les protéger de l’humidité avec nos vestes imperméables. La fraîcheur et le brouillard envahissent peu à peu la vallée. La pluie est fine, on ne s’arrête pas, craignant qu’elle redouble. Peu après 14h, nous sommes à notre premier point de chute à Ulleri. Après 6h de marche, pauses incluses, on est content d’être arrivés car la fin a été épuisante mais finalement, étant partis tôt, la journée nous a paru plutôt courte.
Nous faisons le tour de quelques guest houses, les prix sont les mêmes et très attractifs en cette basse saison : 200 Rs pour deux lits, à conditions de prendre le dîner sur place. La fin d’après-midi est consacrée aux carnets de voyage et le froid nous pousse progressivement vers le gros poêle à bois au milieu de la pièce commune. Dehors, c’est le déluge et on verra qu’il pleut ainsi tous les après-midis.
Un bon dîner chaud est le bienvenu : soupe à l’ail et plat de pommes de terre bouillies pour moi et un dhal bhat pour Chloé. C’est terriblement bon ! Après nos adieux au poêle à bois, fatigués, on ne se fait pas prier pour s’engouffrer dans nos sacs de couchage. Il n’est que 19h45 !
Jour 2 : de Ulleri à Ghorepani
Vers 6h30 on est d’attaque avec notre muesli qui nous suit encore et toujours, accompagné cette fois de lait chaud. Le temps n’a rien à voir avec celui de l’après-midi. Entre les toits des maisons du village, on aperçoit un petit bout de l’Annapurna South et Hiunchuli à la lumière du soleil levant. Regardez-bien dans le creux de la vallée, ce ne sont pas des nuages mais bien les montagnes enneigées, d’un blanc immaculé. Quelques minutes plus tard, c’est déjà bouché… Les nuages avancent vite ici.
Nous recommençons par une floppée de marches qui grimpent assez abruptement. Ce qu’on ne sait pas encore, c’est que les escaliers, on va en monter encore beaucoup durant ce trek ! Le chemin redescend ensuite vers la rivière avec une série de petites cascades qui agrémentent la route. Il fait beau et rapidement chaud.
En quelques heures, nous atteignons Nangge Tanti pour un plat chaud à base de riz et de pâtes. Nous nous empressons de marcher, car dès que l’on se pose, on se refroidit aussi vite que l’air ambiant.
En début d’après-midi, le trajet continue à travers un sentier forestier très agréable. Nous arrivons au village de Ghorepani et choisissons une guest house où on semble être les seuls. Le choix de la chambre est stratégique, on prend celle qui voit passer le tuyau du poêle à bois avant de percer le toit. On verra bien si c’est utile.
On pose nos sacs et au moment de sortir pour aller admirer la vue de la terrasse d’un café plus haut, sur les conseils d’un guide rencontré en route, on est dissuadé par une avalanche de petites billes de grêle ! Ca ne dure pas longtemps mais la vue est trop bouchée. Je discute avec les enfants qui jouent près de l’auberge. Comme j’ai quelques notions de Hindi dont ils connaissent quelques mots aussi, et, aidé d’un petit lexique népalais, je baragouine quelques phrases toutes faites qui déclenchent des fous rires.
La cuisinière qui tient la guest house nous demande ce qu’on aimerait manger… « Soupe et dhal baht », lui répond-on sans surprise.
Jour 3 : Ghorepani Poon Hill
A 4h30 nous avons emballé l’appareil photo, l’attirail pour le froid, y compris mon sac de couchage car il se peut qu’il faille attendre sur place sans trop bouger. En effet, de Ghorepani, un escalier mène au sommet de la colline Poon Hill d’où le spectacle du soleil levant est, parait-il, sublime lorsque les premiers rayons éclairent les sommets de l’Himalaya. C’est donc à la frontale, dans la nuit noire, que nous grimpons en moins d’une heure jusqu’au sommet, se ménageant de temps en temps des petites pauses pour reprendre du souffle. L’altitude, le froid et la montée bien raide ne nous permettent pas de parler. La route est un peu glissante à cause de l’humidité. Petit à petit, d’autres marcheurs nous rejoignent. On comprend mieux pourquoi notre lodge est si vide : les promeneurs ont préféré s’installer plus en hauteur du village afin de s’éviter une trop longue grimpette matinale. Sur les côtés, des petits monticules de neige apportent du charme supplémentaire à toute cette procession de lampes frontales qui avancent l’une derrière l’autre dans un silence religieux. On n’entend que les respirations essoufflées !
A 3210 mètres, nous sommes plus d’une centaine de personnes à scruter l’horizon. La vue est complètement bouchée et opaque. Même le soleil qui se lève ne permet pas de dissiper la brume épaisse. Quelle déception ! Beaucoup de personnes redescendent, contraintes par le temps. Certains ont encore une longue route jusque Ghandruk, d’autres font demi-tour vers Nayapul. Nous faisons partie de la poignée de courageux n’ayant pas encore abandonné. Nous ne sommes pas pressés : il est encore tôt et notre prochaine étape n’est qu’à 6h de marche, on sera rentré bien avant la nuit. Entouré de mon sac de couchage et claquant des dents, j’attend un geste divin.
Soudain, une vision surréaliste, mystique. La chaîne du Dhaulagiri apparaît comme planant au-dessus des nuages. Vision éphémère de quelques minutes, mais assez pour déclencher une euphorie générale et même quelques applaudissements! Je ne pensais pas que l’on était si proche, et d’ailleurs je ne savais même pas où regarder dans ce brouillard ni même à quoi m’attendre. Un dégagement minime nous offrira aussi quelques secondes d’Annapurna et de Machhapuchhare. Mais cette mise en bouche nous laisse injustement sur notre faim. Nous sommes à la fin du tour du monde, et nous avons depuis longtemps que c’est la nature qui fait sa loi et c’est tant mieux ainsi. Cela me fait penser à Torres del Paine au Chili où nous avions dû renoncer à aller jusqu’au bout…
Nous redescendons vers Ghorepani avec de temps en temps un petit regard en arrière, espérant apercevoir à nouveau un sommet. Il n’en est rien. Nous décidons alors de rester un jour de plus à Ghorepani. Après tout, nous n’avons aucune contrainte, aucun engagement, on tentera l’ascension à nouveau le lendemain, peut-être que la nature ou la chance nous accompagnera. Nous profitons de cette pause pour se balader dans Ghorepani, parcourir les commerces, jouer avec les enfants, se reposer, écrire un mail aux parents. Car oui, même jusqu’ici, on trouve encore internet ! Chloé achète du fromage de yak pour notre déjeuner et nous alternons entre sieste, lecture et carnets de voyage.
Notre hôte a ramené des blettes fraîches pour ce soir. Chic, on aura un succulent repas de voyage très équilibré ! Bien que les cartes soient toujours les mêmes d’un lodge à l’autre, on teste chaque plat et contrairement à ce que l’on aurait pu croire, on ne se lasse pas. On se couche tôt comme d’habitude, demain c’est rebelote !
Jour 4 : de Poon Hill à Tadapani
Même rituel que la veille, c’est avec de l’espoir que l’on grimpe jusqu’à Poon Hill avec frontale et sac de couchage. Notre patience a payé… un magnifique ciel s’offre à nous avec une vue panoramique qui s’étend du Dhaulagiri au Machhapuchhare en passant par les sommets de l’Annapurna. On y passe un bon moment et mitraillons depuis la plate-forme d’observation. On prend notre temps et profitons de la récompense.
Au retour à Ghorepani, nous commandons un petit déjeuner à base de pain frit tibétain couvert de miel. Bien gras et bien sucré ! Il est frais, comme toutes les denrées, et on comprend que les villageois s’entraident. L’un fait la pâte à pain, l’autre tue un poulet, le dernier cultive des légumes et ils s’échangent leur production, en fonction des besoins du plat choisi par le client.
On sort vers 9h, ça grimpe toujours. La route jusqu’à Ghandruk est sans doute la plus belle du trek. Elle suit le chemin de crête et nous gratifie de points de vue splendides sur l’Annapurna South.
Peu avant Deurali, un sommet coiffé de drapeaux de prière permet de contempler une dernière fois la vue époustouflante qui nous inspire la liberté à l’état pur.
Nous nous enfonçons ensuite dans la forêt. Le sentier jusqu’à Ban Thanti est glissant à cause des pans de neige. On s’y arrête pour déjeuner avant de nous diriger vers Tadapani. Ce n’est pas toujours bien indiqué, mais en demandant quelques repères aux voyageurs croisés on s’en sort très bien.
On choisit une guest house perchée sur les hauteurs du village de Tadapani et très vite la convivialité s’organise autour du poêle à bois. Shannon du Wisconsin, Eric du Colorado, Anna de New York et Katie et James, un couple de britanniques, tous à peu près notre âge. Chacun parle de ses voyages et de ses projets ; l’ambiance est très sympa. La moitié va continuer jusqu’au Sanctuaire des Annapurnas (Annapurna Base Camp) et l’autre fait le même trajet que nous. Seuls une nouvelle tempête de grêle et des orages violents viennent perturber les conversations. On a même droit à notre petit arc-en-ciel post-déluge.
Encore une fois, le poêle à bois rassemble les marcheurs et nous nous installons côte à côte pour partager le dîner, ce sera une bonne soupe de nouilles pour moi. L’un de nous demande ce que l’on rêverait de manger après le séjour au Népal et les propositions fusent : suchis, poisson grillé, steak… Quant à moi, en bon toulousain, un bon magret de canard rosé, grillé au feu de bois, croustillant autour et fondant à l’intérieur occupe mes pensées pendant que je déguste la soupe brûlante ! Un an de tour du monde change les habitudes culinaires…!
La douche est en panne, on nous propose un baquet d’eau chaude. On prend, même si le fraîcheur de la nuit ne nous y engage pas tellement.
Jour 5 : de Tadapani à Ghandruk
Je me réveille en sursaut. Effaçant la vitre embuée, je jette un rapide coup d’oeil par la fenêtre et bondis hors du sac de couchage malgré le froid. En trois minutes, je suis habillé, équipé et dehors. En effet, le soleil est sur le point de se lever, c’est le bon moment pour voir les sommets prendre vie avant que les nuages ne viennent marquer le ciel vierge. Je suis seul, la maisonnée dort encore. Les Annapurnas s’éclairent, mais la plus belle vue ce matin reste le Machhapuchhare, la queue de poisson, dont les deux pics étincelants se détachent parfaitement sur le ciel bleu. Je reste scotché environ une heure, regardant les couleurs et teintes évoluer de la palette froide vers la chaude. Les nuages très délimités et à la forme de coupole agissent comme des dômes sur les sommets. Comme pour la énième fois dans ce tour du monde, je me dis : « in-cro-ya-ble »…
On attaque avec toute la bande un petit déjeuner à base de pain gurung et miel. Nos chemins se séparent avec les téméraires de l’Annapurna Base Camp, mais on promet de garder contact pour savoir comment l’ascension s’est passée, l’une des filles étant sujette au mal de l’altitude (et nous rassurer pour un prochain voyage).
On marche d’un bon rythme, s’enfonçant dans la forêt aux arbres vertigineux, recouverts de mousse et dégoulinants d’humidité. On suit le cours de la rivière en faisant attention de ne pas glisser. Ca descend tout le long et, bien qu’on en avait assez des escaliers ascendants, on les regrette presque car les genoux sont très sollicités. On arrive au charmant village gurung de Ghandruk à l’heure du déjeuner. Le Machhapuchhare est dans les nuages, mais on devrait le voir le matin. Enfin, si on reste, car l’option de descendre à Landruk puis de rejoindre Phedi est toujours possible. On aurait même pu terminer le trek le jour même en rejoignant Nayapul, à 4 heures de là, mais on préfère visiter le village et profiter du beau et bon temps.
La guest house que l’on choisit est très accueillante. Le jardin est très coquet avec de jolis parterres de fleurs, des tables et des fauteuils dehors qui invitent à la détente. On reçoit le meilleur dhal baht du séjour, servi avec une sorte d’épinards/blettes locales légèrement acidulées, un carry de chou-fleur et pommes de terre bien épicé, des haricots rouges, de délicieux pickles et un dhal bien parfumé au gingembre. Nos hôtes vivent ici avec leur petit garçon qui est vraiment trop chou.
On repart tout de suite se balader dans le village et monter jusqu’à un temple situé 1h de marche. C’est calme, on traverse les ruelles entremêlées du village. Les maisons sont en pierre ici et non en bois comme dans les villages précédents. Les toits sont couverts d’ardoises qui luisent au soleil.
Il suffit de s’éloigner de la route principale du trek qui ne comporte que des guest houses pour rencontrer la vie classique du village. Chacun s’attèle à sa besogne : s’occuper des champs, couper et porter du bois, laver le linge. Ce sont les femmes, comme en Inde, qui travaillent dans les potagers. Elles portent souvent un grand foulard en laine rouge noué à l’arrière de la tête et des créoles dorées aux oreilles.
Une série d’escaliers en pierre (encore !) montent jusqu’au temple en haut de la colline.
La vue sur le village et la vallée est belle. Il n’y a personne, nous sommes comme seuls au monde. Mais le temps se couvre. On est habitué à la pluie de l’après-midi et on regagne assez vite la guest house où l’on peut profiter d’une vraie douche chaude de quelques minutes ! L’endroit se remplit peu à peu de randonneurs allemands, chinois, anglais et affiche maintenant complet. Pour l’organisation il faut déjà commander le dîner et l’heure souhaitée. La salle à manger, si calme au déjeuner est maintenant pleine à craquer, mais on a perdu l’ambiance intimiste autour du poêle à bois des jours précédents ou du matin même. Du coup la qualité de la nourriture s’en ressent. On ne s’attarde pas à la salle commune et vers 20h on sombre déjà dans un sommeil profond, pour notre dernière nuit dans les montagnes.
Jour 6 : de Ghandruk à Nayapul
Debout sans difficulté, je suis à l’affût pour les premières photos du Machhapuchhare. Nous sommes tous les deux dehors, un traditionnel muesli maison à la main, baignés par la lumière pure du matin.
Les sacs sont fait et je promets aux logeurs de revenir chez eux pour notre prochain trek au Népal : le sanctuaire des Annapurnas ! Et c’est parti pour une grande descente. Deux heures plus tard nous arrivons à Syauli Bazar pour une petite pause et les ruelles de Birethanti que nous avions découvert 6 jours plus tôt sont vite sous nos pas. Et devinez ce que l’on prend pour la dernière fois au restaurant…? Non non, on ne s’en lasse pas !
Il est temps de boucler la boucle. En 30 minutes nous sommes à Nayapul et attendons le bus de retour. Comme il fallait s’y attendre les taxis nous accostent. Gonflé par l’air de la montagne, je veux bien payer légèrement plus cher que le prix du bus mais pas plus, sinon je suis déterminé à attendre le temps qu’il faudra. Le taxi (qui ne doit pas en être un) accepte mon prix et je comprends qu’il devait de toute façon aller à Pokhara et ne voulait pas rentrer à vide. Il roule très vite, comme en Inde, mais assure. Bien qu’il nous fasse quelques frayeurs, le trajet est plus agréable qu’à l’aller, on est bien moins secoué.
Nous retournons au Blue Planet Lodge et décidons de fêter la fin du trek par une bonne Gorkha Beer et un steak, à défaut de magret de canard. Comme après toute expérience de marche ou de trek depuis le début du tour du monde, on sait qu’on est revenu changé (et je ne parle pas que des cheveux). Ces longs moment de marche souvent en réflexion avec soi-même, ces paysages époustouflants qui nous rendent modestes face à la nature, ce retour aux basiques sans stress, contraintes, ni besoins démesurés dépassent ce que les photos ou les mots peuvent exprimer. S’opèrent de véritables transformations, des projets prennent naissance dans ce genre d’expérience où nous ne sommes pas constamment pollués par de l’inutilité ou du sans-importance… Projets à suivre !
Voici quelques conseils aux voyageurs et le budget pour ce trek de Ghorepani Poon Hill
Les formalités administratives pour le trek
Deux documents sont nécessaires: la carte TIMS (Trekkers’ Information Management System) et le permis ACAP (Annapurna Conservation Area Project) spécifique à cette zone protégée. Les deux documents vous serons demandés aux points de départ des treks.
La Carte TIMS coûte 20$/personne si vous faites le trek en individuel et 10$/personne si vous sollicitez les services d’une agence de trek en groupe. Le permis ACAP coûte également 20$/personne. Nous les avons faits à Katmandou avant de venir à Pokhara. Prévoyez 3 photos d’identité.
Nous avons choisi de le faire sans guide ou groupe et cela se fait très bien avec une carte que l’on se procure facilement à Katmandou. Pour une raison de coût d’une part et ensuite on voulait une expérience en totale liberté à deux, pouvoir choisir nos guest houses, gérer notre budget, rester plus longtemps que prévu si l’on avait envie…
Les temps de marche et le budget
Les temps de marche sont sans compter les arrêts déjeuner. Les prix sont pour 2 personnes, en roupies népalaises Rs (1 Eur = 125 Rs). Les déjeuners et dîners comptent également les remplissages de nos bouteilles en eau potable (environ 60 Rs/litre). Le prix d’une chambre double seule a varié entre 200 Rs et 300 Rs par jour pour deux, à cette période de l’année (fin mars).
Taxi et bus de Pokhara à Nayapul : 520 Rs. Nayapul à Ulleri: 5h. Déjeuner à Sudame: 600 Rs. Dîner, logement et petit déjeuner: 1450 Rs
Ulleri à Ghorepani: 3h30. Déjeuner à Nangge Tanthi: 750 Rs. Dîner, logement, petit déjeuner : 1000 Rs
Ghorepani à Poon Hill (A/R) : 1h40. Déjeuner, dîner, logement et petit déjeuner : 1300 Rs
Ghorepani à Poon Hill (A/R) : 1h40. Ghorepani à Tadapani : 5h. Déjeuner à Ban Thanti : 670 Rs. Dîner, logement et petit déjeuner : 1170 Rs
Tadapani à Ghandruk : 3h. Ghandruk temple (A/R) : 1h30. Déjeuner, dîner, logement et petit déjeuner : 2100 Rs
Ghandruk à Nayapul : 4h. Déjeuner à Birethanti : 570 Rs. Taxi de Nayapul à Pokhara : 550 Rs
Total Repas + Logement : 9610 Rs. Total Transport : 1070 Rs. Achats pour le trek (barres céréalières, biscuits, pâtes, muesli, carte…) : 2000 Rs. TIMS/ACAP : 80$ soit environ 8000 Rs
Budget total : 20 680 Rs soit environ 165 euros.
Quelques équipements pour le trek
Des pastilles purificatrices : à Tadapani, la recharge en eau était à 100 Rs, soit bien plus chère qu’ailleurs. On a préféré utiliser un comprimé d’iode pour purifier l’eau du robinet. Prévoir des protections indispensables contre la pluie : nous avons eu systématiquement de la pluie l’après-midi sur tout le trek des Annapurnas. Penser à la lampe frontale pour les arrivées tardives ou le départ avant le lever du soleil pour Poon Hill. Et des petits aliments plaisirs et énergisants : raisins secs, amandes, barres céréalières, chocolat. Nous avions emporté du muesli pour le petit déjeuner (ça cale bien et ça donne de l’énergie plus longtemps, dixit la diététicienne). Le platypus nous a été très utile : il permet de recharger l’eau (et en plus c’est mieux pour l’environnement), il ne s’abîme pas, n’est comprimé dans le sac et avec le tube, on peut boire régulièrement sans s’arrêter. Dans les lodges, on a toujours eu de grosses couvertures et d’autres sur demande, mais on était content d’avoir nos propres sac de couchage, pour le confort et la confiance face au froid.
Côté transport, nous avions mis New Delhi en Inde comme stop dans notre billet d’avion tour du monde. Du coup, nous avons rajouté un aller-retour de New Delhi à Katmandou. Il faut aussi compter l’aller-retour en bus de Pokhara à Katmandou.
Si vous faites un tour du monde, retrouvez nos autres conseils aux voyageurs et nos carnets de voyage, sans oublier notre petite vidéo de tour du monde!
On a eu la chance de faire la montée jusqu’a au camp de base des annapurnas en 2001. Le récit et les photos réveillent tout un tas de souvenirs, je ne m’attendais pas à cela en venant au boulot ce matin.
Merci pour ce rayon de soleil !
Merci Josselin pour ton message! l’ABC sera notre prochain objectif au Népal!
Murvin
Merci Merci a vous de partager votre voyage J’ai eu cette chance en 1982 pendant plusieurs mois d’être au nepal Votre voyage me permet de repartir par l’esprit Amicalement luc
Tu as du faire de belles découvertes lors de ton voyage! Et sans doute avec peu de voyageurs, et beaucoup moins de lodge sur le parcours! À très bientôt!
Murvin
Merci pour toutes ces infos! Nous faisons la même chose après demain!
Une question:
Cette boucle peut être faite dans l’autre sens? Ou plus simple comme vous l’avez faite. (Dénivelé, fatigue…)
Merci bcp
Clément
Bonjour Clément,
tu peux le faire dans les deux sens, nous avons d’ailleurs croisé des voyageurs. Je pense que c’est la même difficulté, tu montes et tu descends! N’hésite pas à partager ton expérience une fois le trek effectué! À bientôt,
Murvin
Merci d’avoir reveille en moi des souvenirs lointains de voyage.En 1972 ,j’ai passe quelques jours au village de Gandruk avec mon compagnon de voyage ,dans une petite maison que louait un ancien gurkha.Il avait une vache et des poules et ca faisait une difference.Il faisait des nouilles qui sechaient en permanence sur le toit par temps clair et on avait aussi donc du poulet et du lait.Avoir a se payer e dal bhat quotidien (de l’epoque car il doit etre plus westernise maintenant) etait un grand probleme pour ceux qui faisaient le treck.Le grand jocke de l’epoque pour ceux qui faisait du trekking,etait l’histoire du Nepalais qui etait partit habiter en Suisse et etait devenu depressif parcequ’il ne pouvait plus manger de dal bhat journellement ! hahaha..!
En une semaine,seulement un voyageur est passe devant notre maisonnette qui etait pourtant sur le treck de Jomnson et du Mustang.Il fallait venir a pied et grimper pendant deux jours depuis Pokkara pour arriver a Gandruk.C’etait tellement beau et relax que nous nous etions jure que si nous nous faisions une petite copine un jour,nous l’emmenerions dans cet endroit de reveJe me suis marie au japon et ma femme avait deja visite le Nepla,mais deux ans apres notre passage(74) ,mon ancien equipier ,apres maintes periples,s’est finalement emmene une petite infirmiere(sage-femme ..pas tres sage mais bon…)bien rondelette.Avec son c…volumineux,les derniers metres pour grimper a Gandruk ont ete un vrai calvaire parait-il.et…mauvaise surprise..la femme du gurhka leur dit que son mari etait en bas du village et qu’il ne louait plus sa petite maisonnette..!…ppff…Il avait finalement construit tout en bas une guest house simple qui n’etait en fait qu’un long dortoir….hahaha..Pas l’ideal si on espere des petites parties de jambe en l’air avec vu sur la montagne..hehehe!(^o^)/
Des centaines de treckeurs traversaient l’endroit journellement.Surtout beaucoup d’Australiens avec des sherpas.Une horreur..!Bref,une epoque etait revolue et ils etaient terriblement decus…mais bon,je vois quand meme qu’il y a encore de la place pour l’aventure et passer du bon temps meme si ca a beaucoup change depuis l’annee 72.L’epoque ou nous dormions parfois a meme le sol est aussi revolue et les condtions se sont enormement amelioree meme si les tarifs ont beaucoup augmentes.A notre epoque ,passer la nuit dans une maison d’un villages de montagne(juste certains villages acceptaient de recevoir les voyageurs)etait gratuit,on ne payait juste que deux roupies pour le dal bhat quotidien .Parfois on dormaient dans des conditions tres precaires..il faut le dire mais ca coutait rien.
Pas plus de bavardage et merci encore pour les photos et pour avoir fait partager votre tres interressant periple.
GB Japon
Merci pour cet article qui n’a fait que redoubler notre envie de faire ce trek sans guide et sans groupe. Nous ne savons pas s cela était vraiment réalisable et vous nous avons montré que c’était possible ! Nous aimerions le faire fin février j’espère que le climat nous le permettra mais encore une fois mille merci pour ce super article !!
Agathe et Alice
Bonjour Agathe et Alice,
Merci pour votre message qui fait plaisir! Si vous pouvez vous le permettre, prévoyez un jour de marge pour Poon Hill au cas où la vue n’est pas dégagée le premier jour sur les montagnes. Vous êtes là pour ça 🙂
Faites un bon trek,
Murvin
Bonjour!
Votre récit de ce voyage est tellement magnifique qu’il m’a donné envie de faire le même circuit que vous!
Je serais à Pokhara au mois de février, pensez-vous qu’il est possible que je fasse le trek à ce moment là? Les lodges ou tea houses seront déjà ouverts?
Merci d’avance pour vos réponses!!
Bonne journée
Anusha
Bonjour Anusha,
Merci pour ton message. Oui il est possible de faire le trek de Ghorepani Poon Hill à cette période les lodges sont ouverts.
Très bon voyage!
Murvin
Superbe description du Trek de l’ambiance, des sensations. Félicitations, le côté poétique m’a plu aussi. Ma femme Milka et moi-même avons fait le grand tour des Annapurnas. Ce fut magique et ça l’est toujours dans notre tête. Nous avons mis 6 mois pour redescendre dans notre vie quotidienne. Au retour tout paraissait sans importance dans notre monde moderne. Les informations TV des chamailleries d’enfants. Dommage que vous n’ayez pas eu de beau temps. Sur 16 jours de marche, nous avons eu un jour de mauvais temps et un jour maussade. Je sais que Poon Hill est renommé, mais le grand tour des Annapurnas c’est mieux. Disons que l’un c’est le hors d’Oeuvre, et l’autre le menu entier. On monte à 5416m le col Thorong et là on se croit sur la lune ou une autre planète (où l’idée qu’on s’en fait). Nous avons pu avoir des centaines de photos des sommets enneigés à partir du 4 ème jour, c’est dès qu’on passe au dessus de 3500 m que tout est dégagé. Bonne continuation. Le trek des Incas au Pérou est très sympa quoique plus facile et moins haut. J’ai laissé 16 albums photos sur Google photo concernant le grand tour des Annapurnas. Si ça vous dit envoyez moi votre email et je vous laisserais les liens.
Merci William,
Effectivement pour le « menu entier », une autre préparation aurait été nécessaire!
Mais à garder en tête pour une prochaine fois!
Avec plaisir pour voir les photos, notre adresse: auboodhoomonde@gmail.com
A bientôt,
Murvin
Quel beau trek ! Merci pour toutes ces informations que je ne trouvais pas ailleurs. Nous partons comme vous début novembre pour le même trek et c’est a n’en pas douté que ce sera superbe! Encore merci! Un voisin du Gers!
Merci Vincent pour votre message. Comment était votre trek? N’hésitez pas à partager vos retours et conseils aux voyageurs!
Magnifique photos et tres detail, tres utille
Content que ces conseils vont ont servi! A la prochaine!
Bonjour
Nous nous apprêtons à faire le trek de poon hill (départ demain matin) et souhaiterions savoir à quelle heure vous êtes partis le premier jour pour Nayapul ? A quelle heure sont les premiers bus et aviez vous réservé un taxi la veille ? Par avance merci !
Bonjour Sophie,
J’ai vu votre message trop tard malheureusement, mais j’espère que vous avez pu bien profiter du trek de Poon Hill. Nous sommes allés en taxi jusqu’à la gare et pris un bus pour Nayapul. Nous n’avions pas réservé de taxi à l’avance. Comment s’est passé votre trek? N’hésitez pas à partager ces infos de transports et votre expérience! A bientôt. Murvin