Pour cette étape du tour du monde, les jours nous étaient comptés. En effet, nous avions prévu de longer la côte est de l’Australie, ménageant quelques bifurcations, soit parcourir 3600 kilomètres, en seulement 14 jours. Pari pris, pari tenu ! Faut dire que depuis la Nouvelle-Zélande, ni la conduite à gauche ni les kilomètres ne nous faisaient plus peur ! Cette partie de l’Australie se caractérise par ses grandes plages de sable blanc, ses nombreux spots de surf et sa barrière de corail grandiose.
L’Opéra House de Sydney
A peine descendus de l’avion, pas de temps à perdre, nous déambulons dans la plus grande ville d’Australie, profitant des derniers rayons de soleil pour aller admirer l’original Opera House. Il fait bon ici, les terrasses sont pleines de jeunes cadres sortant du bureau, encore en costume ou tailleur, dégustant les fameuses Sydney Rock Oysters un verre de vin blanc à la main ! L’ambiance est décontractée et donne envie d’y vivre. Nous arrivons juste à temps pour le coucher de soleil sur cet extravagant monument en forme de lotus.
Nous dînons dans un restaurant malais, qui nous donne un avant-goût des délicieux mets qui nous y attendent d’ici deux mois. Nous restons scotchés devant la vitrine du restaurant : le cuisinier prépare des roti canai en direct, en quelques minutes seulement ! Et ces petits pains se révèlent divins…
Départ pour les Blue Mountains
Dès le lendemain, nous retrouvons Zoé, notre amie québécoise qui a décidé de profiter de son long voyage en Nouvelle-Zélande pour faire un saut en Australie. Et voilà de nouveau le trio sur la route dans un van tagué cette fois-ci aux couleurs de 007 !
Avant le départ, nous remplissons le van de victuailles et nous dégustons les Sydney Rock Oysters qui nous faisaient tant envie la veille.
Notre première visite nous arrête au cœur d’une vaste forêt d’eucalyptus, appelée Blue Mountains à cause de la couleur de son feuillage. Nous contemplons le cadre depuis plusieurs points de vue : Echo Point où l’on n’entend nul écho, Govetts Leap et enfin le belvédère Three Sisters qui domine trois pics abruptes.
En descendant dans la Megalong Valley, nous tombons par hasard sur un camping gratuit au milieu de la forêt. Nous ne sommes pas seuls, de nombreux couples ont senti la bonne aubaine. Murvin prépare un énorme feu de camp avec l’aide d’un voyageur allemand. Ce « feu social », comme l’appelle Zoé, regroupe petit-à-petit tous les campeurs, pour la plupart allemands. En effet, on l’aura vu durant ce tour du monde, les allemands sont de grands voyageurs : ils sont partout !
Cette première nuit ressemble étrangement à celles passées dans la jungle en Equateur. Les bruits de la forêt – cris et chants d’oiseaux inconnus – s’intensifient dès la nuit tombée et, mêlés à la pluie battante, ils communiquent à nos rêves une part d’aventure.
Les animaux de Blackbutt Reserve
Cette réserve est l’une des rares ouvertes gratuitement au public. On y retrouve généralement un seul animal de chaque espèce. C’est ici que nous avons rencontré notre premier koala, avalant goulument de grandes bouchées de feuilles d’eucalyptus.
Parmi les autres pensionnaires, de nombreux oiseaux, quelques reptiles et un wombat désœuvré allant et venant le long de sa cage inlassablement. En partant, nous croisons une espèce qui ne fait pas partie de la réserve : deux beaux paons criant à tue-tête rivalisent au jeu de la roue.
Croisière avec les dauphins
A Nelson Bay, dans la région de Port Stephens, nous sommes accueillis par la pluie. La mer est mauvaise et nous mettrons longtemps à apercevoir ces mammifères si mignons. Mais l’attente n’aura pas été vaine : cinq dauphins viennent jouer à la proue du bateau, nous offrant un spectacle magnifique ! Le bateau avance vite et on craint à tout moment de les écraser, mais ils tiennent la cadence.
Rencontre de deux vélos migrateurs
Moea et Christophe sont le couple le plus aventureux rencontré durant ce voyage : ils font aussi un tour du monde mais… à vélo ! Nous passerons une soirée entière à écouter leurs expériences et anecdotes amusantes. En France, leurs emplois respectifs sont tout aussi intéressants : Christophe est ornithologue et travaille, entre autres projets, sur l’impact d’installation d’éoliennes sur le trajet des oiseaux migrateurs ; Moea, quant elle, est spécialisée en jardinage écologique et anime des ateliers de potagers bio. Encore des personnes que l’on aimerait revoir à notre retour… Faudra penser à prévoir un tour de France !
Hôpital de koalas à Port Macquarie
Cet hôpital recueille tous les koalas blessés retrouvés sur la route ou en forêt. Durant notre visite, ils étaient pratiquement tous endormis sur une branche de leur eucalyptus personnel. Vraiment trop craquants… Sur le grillage, on peut lire l’histoire de chacun : certains koalas sont là depuis quelques années et y demeureront à vie car malheureusement trop handicapés pour se débrouiller seuls en pleine nature.
Gold Coast : Byron Bay et Surfers Paradise
Une grosse grêle s’abat sur nous quelques kilomètres avant Byron Bay. Par mesure de prudence, nous imitons les voitures devant nous qui attendent la fin de l’orage sur le bas côté. Nous arrivons à notre aire de camping en début de nuit. Déniché sur un classeur de route photocopié qu’un précédent voyageur avait laissé, ce camping gratuit que l’on imaginait au cœur d’une forêt se révèle être une aire de repos d’autoroute ! Nous ne sommes pourtant pas les seuls : de nombreux vans ont flairé le bon filon. Nous sommes tellement exténués que les bruits de la route ne nous empêchent pas de dormir mais je me fais tout de même bien charrier par mes deux compagnons de voyage qui en rajoutent un max, m’imitant cependant bien mal : « Les amis, je vous ai trouvé un petit camping en pleine nature, avec douche généralement chaude, on se fera réveiller par les oiseaux, etceteri etcetera » alors que nous voici coincés entre deux énormes camions !
Byron Bay est l’une des petites villes les plus agréables de la côte. Elle est connue pour ses bons spots de surf et son animation nocturne branchée mais ce qui nous a séduit, c’était davantage ses larges plages qui invitent à la détente et son atmosphère bon-enfant, la basse saison y contribuant sans doute. C’est aussi la dernière ville où l’on peut encore se baigner sans combinaison anti-méduse, devenue indispensable plus au nord.
Nous avons pris notre habituel healthy breakfast au phare depuis lequel la vue sur la côte est superbe. Les locaux y viennent faire leur exercice matinal, nous les imitons en rejoignant le point le plus à l’est de l’Australie.
Il fait merveilleusement bon, j’ai sorti ma jupe ! Le contraste est saisissant avec la grêle de la veille. Nous nous installons sur la plage principale et c’est là que nous rencontrons Jacob et Simon, des québécois sortant fraîchement des vagues, leur planche de surf sous le bras.
On passe la soirée avec eux, riche en enseignement sur les expressions typiques de leur région, Zoé ne manquant pas d’y contribuer aussi avec entrain !
L’ambiance était tellement agréable qu’on y serait bien resté plus longtemps mais la route jusqu’à Cairns est encore longue. Zoé, quant à elle, saisit l’occasion d’une pause. Nous poursuivons donc notre chemin rien que tous les deux jusque Surfers Paradise. Cette ville-ci ne nous a pas beaucoup plu, les barres d’immeubles ne s’intégrant pas vraiment au paysage de plages de sable blanc.
La Sunshine Coast
C’est maintenant devenu une habitude : nous nous levons entre 5h30 et 6h pour profiter de la relative fraîcheur matinale et emportons notre bol de muesli à la plage. Ce matin, nous nous installons sur la Sunshine Beach où des groupes d’enfants et d’adolescents viennent surfer avant de commencer l’école.
Après une nuit sur une aire sans autre commodité que les toilettes, nous utilisons les douches de plage comme salle de bains. Il n’y a pas d’eau chaude mais on accueille le jet frais avec plaisir, tellement la température a déjà grimpé. Profitant également de l’eau courante pour y faire la vaisselle de la veille et du petit-déjeuner, j’aperçois une jeune fille qui rentre… son bac d’assiettes et casseroles sales sous le bras !
Filant vers Noosa, Murvin aperçoit depuis la route des kangourous à l’orée d’un bois ! Ce sont nos premiers : un arrêt s’impose. On parvient à s’approcher jusqu’à quelques pas d’eux, avant de les voir détaler.
Dressés sur leurs deux pattes arrière, parfaitement immobiles, ils nous regardaient droit dans les yeux. Ils sont aussi curieux que nous !
Sur les hauteurs de la ville, depuis le parc national, nous apprécions la vue panoramique sur la Laguna Bay.
C’est aussi là que nous apercevons un varan puis deux koalas, qu’on ne se lasse plus de contempler à chaque occasion.
Notre dernière escale sur la Sunshine Coast est un village très tranquille au drôle de nom : Seventy Seventeen ! Sur la route qui y mène, les arbres ont trois couleurs : vert, orange et noir ! Les arbres ont été brûlés à demi. On apprendra plus tard que cette technique, empruntée aux aborigènes, permet aux graines de germer, ce qui n’est possible pour certaines espèces que lorsque la terre a atteint une température élevée. Ce développement des végétaux apportera ainsi une source alimentaire supplémentaire et de nouveaux habitats pour les animaux. Le deuxième but de ce « controlled burning » est de prévenir les risques d’incendie, courants dans les régions sèches.
Plus on monte vers le nord, plus le climat se fait tropical. Après avoir passé une nuit de chaleur épouvantable – portes closes à cause des moustiques – il est temps d’utiliser le dernier équipement qui n’a pas encore servi : Murvin installe la moustiquaire dans le van et nous ouvrons les portes salvatrices !
Les Whitsundays
Faisant face à la très touristique ville d’Airlie Beach, les Whitsundays sont un ensemble d’îles paradisiaques. Lagon bleu turquoise, eau chaude, plages d’un blanc pur, toutes les conditions sont réunies.
Nous embarquons à bord d’un genre de gros zodiac qui file à toute allure.
Equipés de notre combinaison anti-méduse, nous explorons les fonds en palme, masque et tuba.
Les poissons sont nombreux, de toutes les couleurs et on rencontre même une tortue !
C’est aussi le début de la Grande Barrière de Corail, qui s’étend sur plus de 2600 kilomètres. Nous débarquons ensuite sur l’île Whitehaven Beach et pique-niquons sur ce sable plus blanc que blanc, pur à 99,9% et étonnamment frais malgré le soleil brûlant.
Magnetic Island
Cette île au large de Townsville est bien moins touristique. On s’y rend via le ferry et, quand la chaleur le permet, les possibilités de courtes randonnées sont nombreuses. Nous prenons le ferry de 6h30 mais malgré tout, le soleil nous écrase dès les premiers pas de la balade.
On poursuit la visite de Picnic Bay à Horseshoe Bay, deux plages facilement reliées par la ligne locale de bus, avant de nous prélasser dans l’eau chaude de la baie d’Arcadia.
Nous déjeunons de saucisses grillées, grâce aux barbecues en plein air que l’on trouve sur toutes les plages de la côte.
Mission beach
Le temps a changé. Il fait tellement lourd que les orages commencent à éclater. Nous en profitons pour écrire notre journal de bord, un peu délaissé ces derniers temps et rédiger un nouvel article pour le blog. Pour les deux jours suivants, nous choisissons comme QG d’AuBoodhooMonde le Fish Bar, le seul café du village jouissant d’une connexion wifi. Ils proposent aussi un menu de midi attractif à base de poissons et fruits de mer et de délicieux jus de fruits !
Cairns, fin du roadtrip
On parcourt les derniers kilomètres jusque Cairns où nous logerons pour la première fois en AirBnB. L’expérience est très concluante : nous sommes reçus par un jeune couple qui nous a réservé le sous-sol de leur maison. Chambre impeccable, TV, kitchenette, machine à laver, il ne manque rien. De la ville, il n’y a pas grand chose à visiter et ça nous arrange plutôt bien car la chaleur est écrasante. On attend la nuit pour sortir manger un plat de fruits de mer sur la promenade du port.
Le voyage en van est terminé mais nous n’en avons pas fini de l’Australie. La prochaine étape nous mène au cœur du pays, en plein désert, aux alentours d’Alice Springs où nous attend le rocher le plus photographié du monde, Uluru.
Salut!
Résumé bien sympa, l’essentiel est dit et belles photos, je vais surement caler mon road trip de 3 semaines sur votre trajets, je voulais vous demandez, s’il y avait des destinations tiptop (selon les avis des rencontres) que vous n’avez pas fait ou vu par manque de temps. Merci
Merci Aude pour ton message. Je pense que la durée était bien car on a eu le temps de se poser également. Si on avait plus de temps, peut-être l’aurait-on passé à explorer un peu plus Sydney, poursuivre au-dessus de Cairns jusqu’à Daintree ou Cap Tribulation. Les personnes qu’on a rencontrées ont aussi aimé leur excursion à Fraser Island.
Voilà! Très bon roadtrip australien à toi!
Murvin