L’Inde est la destination de ce tour du monde où l’on a prévu de passer le plus de temps, soit 6 semaines, le traversant du sud au nord. C’est à Kochin, dans le Kerala, que commence la découverte de ce pays qui ne laisse personne indifférent.
Fort Kochin
Arrivés de Phnom Penh via Kuala Lumpur en pleine nuit, nous sommes attendus au Raintree Lodge, un hôtel réservé à l’avance. Ce n’est pas dans nos habitudes – nous préférons comparer et négocier sur place – mais l’heure tardive nous a poussés à la sagesse. Nous ne sommes pas déçus : la chambre est agréable et le lendemain matin, nous nous apercevons qu’il est en plus très bien situé. En quelques minutes, nous sommes sur la route principale de Fort Kochin et en quelques pas, nous atteignons déjà le port avec ses fishnet chinois, attraction historique de la région. Ces instruments en bois, cordages et filets nécessitent quatre personnes pour être opérationnels.
Pour la énième fois du voyage, on se retrouve confronté à des problèmes de carte bleue, comme sur Isabela aux Galapagos ce qui m’oblige à plonger dans la réserve de dollars pour subsister. Nous commençons ainsi la journée par des tâches administratives : changement de monnaie puis réservation de billets de train pour la prochaine ville.
Des tuk-tuk nous hèlent à chaque pas, je finis par négocier avec l’un d’entre eux pour la visite du quartier juif et de l’ancien palais. En nous ramenant à l’hôtel, Anu, notre chauffeur, nous demande une faveur : visiter quelques magasins où le seul passage de touristes lui fera gagner de grosses commissions, même si nous n’achetons rien. Nous acceptons pour la première boutique, la deuxième et même la troisième mais quand il nous dépose à une quatrième, c’est hors de question ! Ces trois visites lui rapportaient déjà plus que la course, pas question d’être davantage pris pour des imbéciles. Heureusement, en contrepartie, il nous fait payer un prix dérisoire pour le tour dans Kochin. On fait un petit tour par les lavoirs traditionnels.
On se quitte en prenant rendez-vous pour nous emmener à la gare le lendemain mais… il ne viendra pas. Un autre tuk-tuk nous apprendra que ce n’était pas une course suffisamment rémunératrice…
Nous dégustons avec plaisir notre premier repas indien, somme toute très simple: chappatis (sorte de galettes) et dhaal (soupe de lentilles). Chloé se rend ensuite à une représentation culturelle typique du Kerala, le Katakali, qui dure 2 heures. Après le maquillage assez impressionnant des personnages, viennent les danses et musiques traditionnelles.
Quant à moi, un peu malade depuis la veille, je préfère me reposer. Plus tard, en attendant Chloé, j’assiste au retour des pêcheurs avec leurs cageots de fruits de mer tout frais. Le quartier de Kochin et son front de mer sont vraiment agréables !
Le train en Inde
Le système des classes et des réservations des trains en Inde est assez complexe. Ils sont souvent complets des semaines à l’avance. Il faut alors être aux aguets pour un certain nombre de places qui ne sont rendus disponibles que la veille du départ entre 10h et 12h.
De Fort Kochin, on prend le train pour rejoindre Kannur. Le trajet est bien typique, entre le couple qui déguste son briani juste en face de nous et les vendeurs de chai et de puri masala qui arpentent les wagons !
A Kannur, on attend une connexion afin de rejoindre Payyannur. A Payyanur, un rickshaw nous emmène à Valiyaparamba sur une route de campagne toute buccolique. Nous traversons une rivière et à notre grande surprise, nous arrivons sur une île !
Kerala Backwaters : Valiyaparamba, le petit paradis
Que dire de cette petite merveille ? Imaginez une bande de terre étroite recouverte de cocotiers, l’océan déchaîné d’un côté, la calme rivière de l’autre ! Et en plus de cela, on a droit à une cuisine à tomber par terre.
Ranjeet nous accueille comme des rois dans sa modeste guesthouse. Depuis la chambre, on ne voit pas l’océan mais on le découvre soit en grimpant la dune devant la maison, soit en montant au 1er étage de l’habitation, où se trouve une grande terrasse en plein air. C’est le lieu idéal pour prendre son repas ou admirer le coucher du soleil, le bruit des vagues en fond sonore.
La cuisine de Ranjeet nous a émoustillé les papilles… Ici, le petit déjeuner se compose par exemple d’idli (une galette légère à base de farine de riz) accompagné d’une sauce au coco, le tout servi avec un jus d’ananas frais et du chai.
Les dîners sont souvent à base de poissons ou de fruits de mer, de riz, dhal, curry de légumes et achards. On a toujours plusieurs petits plats, tous aussi bons les uns que les autres ! C’est d’ailleurs un point majeur en Inde : je sens qu’on va se régaler pour quelques semaines encore.
Nous ne sommes pas les seuls à avoir déniché ce petit coin tranquille à la cuisine exquise. Valérie, compatriote de Chloé, et Ajeet, malais, sont installés depuis 18 jours et redoutent l’heure du départ ! Ils connaissaient déjà bien le pays et avaient prévu un programme qu’ils n’ont pas souhaité tenir à la découverte de cet endroit… Ils ont préféré prendre du repos et savourer ces journées de farniente dans cet écrin de beauté. En 18 jours, ils n’ont pas eu deux fois le même repas, c’est dire l’imagination de notre cuistot.
Sur la plage, on ne croise personne, à part au loin un vieux pêcheur et un jeune garçon. On se rapproche ; l’homme tire un filet hors de l’eau. Un unique poisson se débat. Il veut nous l’offrir ! Je refuse devant tant de générosité. Ce maigre poisson lui profitera sûrement plus : il fera un bon curry pour sa famille ce soir.
Le soir, nous nous félicitons de ce lieu magique, improbable, au milieu de rien et profitons de la chance de vivre ses moments, sans stress, comme quasiment tous les jours de ce tour du monde.
Le lendemain, le réveil est matinal. A 6 heures, nous sommes prêts pour embarquer avec un batelier sur la rivière.
C’est sur l’eau que nous assistons au lever du soleil avec comme seul bruit le clapotis de l’eau sur la coque de la pirogue, et la rame de notre pagayeur Raju.
Une belle lumière éclaire les élevages de moules accrochées aux cordes et échafaudages en bois.
Raju ne parle ni anglais, ni hindi mais le kéralais et c’est par langage des signes que l’on communique. On vogue tranquillement d’une rive à l’autre et répondons à quelques habitants qui nous hèlent au loin sur la berge. On s’étonne du nombre de cocotiers. On comprend mieux pourquoi le lait de coco entre dans la composition de beaucoup de recettes d’Inde du Sud. On met pied à terre sur la rive opposée. Raju nous demande une pièce et, revenant avec des cacahuètes, il se poste au bord d’une petite forêt et imite le crie d’un animal. Une dizaine de singes s’approche : c’est l’heure de l’apéro !
Sur le chemin du retour, nous croisons le frère de Raju, sa femme et plusieurs personnes qui grimpent aux arbres de plusieurs dizaines de mètres de hauteur en s’aidant de cordelettes.
On arrive tout juste pour le déjeuner. Cette fois, c’est calamar au masala très relevé et chappattis. Même le sambar – à base lactée – censé calmer le feu est lui-même épicé ! Mais on se régale !
Nous passons l’après-midi, seuls au monde sur la plage. Ranjeet ne nous avait pas conseillé de nous baigner mais Valérie et Ajeet sont rassurants : il y a du courant mais en restant près du bord, on ne risque rien.
L’océan est houleux mais délicieusement chaud. Cette journée se termine par le coucher du soleil sur la plage. J’en profite pour expérimenter toute sorte de réglages de l’appareil photo, avec trépied.
Le soir, autour d’un cari de crevettes exceptionnel, nous recevons une nouvelle convive allemande venue tester la médecine ayurvédique du Kerala afin de soigner son asthme. Elle sera là pour… 3 mois ! On parle du voyage de Moris, du tour du monde et de la vie en Inde du Sud.
Ce tour du monde nous fait régulièrement des surprises. Je crois qu’on a trouvé un paradis sur Terre, mais notre route n’est pas finie. Un bateau taxi fonctionnant au diesel qui doit bien avoir cent ans nous ramène à la ville de Payyanur et nous sautons dans un train pour Goa. Nouvelle langue, nouvelle culture, ne manquez pas notre prochain article qui nous mènera de l’ancienne ville portugaise à la trépidante Bombay !
je signe des 2 mains pour ce petit paradis keralais pour les prochaines vacances !
Tu peux y aller les yeux fermés!
Merci les Toulousains pour ce superbe blog !
Avec plaisir Mr ou Mme Inde du Sud! 🙂
CouCou!! Can you tell us the name of the guesthouse or if you have it the phone number? We are going to India this winter, we travel by motorbike and we would love to go there..to Valiyaparamba I mean!! Thanx a lot
Hi Margherita,
Thanks for your mail. The guesthouse in Valiyaparamba was managed from Kochin. Here is the mail adress: touristdesk@sify.com. They have an office in Fort Kochin. Have a very nice trip! Are you also going for a round-the-world trip?
Kind Regards,
Murvin