Habituellement, Murvin et moi sommes plutôt montagne que plage . Ayant passés tous les deux nos tendres années à jouer à la mer, peut-être sommes-nous attirés par d’autres paysages. Ainsi, nous n’avions pas prévu de passage sur des îles – mis à part Maurice évidemment – dans ce tour du monde. C’est le hasard qui nous a conduit en Polynésie Française – notre avion pour la Nouvelle-Zélande s’arrêtait à Tahiti, pourquoi s’en priver ? – et cette escale imprévue se révéla une belle découverte.
Rencontre avec une tahitienne
Peut-être l’aviez-vous deviné au fil des articles, Murvin a une foule de contacts dans le monde ! Quand ce n’est pas un cousin ou un ami, c’est l’ami d’un ami ! Ce sont toujours de belles rencontres, étonnantes de chaleur et générosité à l’égard de parfaits inconnus. A Tahiti, c’est Liou, la maman de Moana, un camarade de prépa de Murvin qui nous a hébergés et pris le temps de nous faire découvrir son île comme si nous faisions partie de sa famille.
A 5 heures du matin, nous sortons de l’aéroport avec des colliers de fleurs exotiques autour du cou, comme le veut la tradition en Polynésie. Les fleurs de tiaré et de frangipaniers – dits Tipanié – embaument la chambre et bercent la fin de notre nuit.
Au lever, nous sommes accueillis par un délicieux petit-déjeuner. Ananas, pamplemousse vert juteux et très doux, gros comme un ballon de hand, accompagnés de pain au muesli tartiné de confiture d’ananas. Un vrai régal ! Et le lendemain, Liou nous prépare son favori : un muesli parfumé à la vanille de Tahiti, aux baies de goji et couvert de fruits exotiques !
Nous commençons notre visite de l’île par un tour au marché artisanal de Papeete. Les étals de fruits et légumes sont très colorés. On découvre beaucoup de variétés qui nous étaient inconnues : pomme-étoile et banane orange à cuire.
Liou nous emmène ensuite déjeuner près du jardin de Paofai dans un snack en bord de plage. Le terme « snack » n’évoque en général rien de bon. On s’attend à manger un sandwich jambon-beurre, un panini ou un hot dog. Ici, oubliez ces fast-foods médiocres, bienvenue au paradis du gourmet ! La spécialité locale est le poisson cru. Mariné au jus de citron, au gingembre, à la coriandre ou encore au lait de coco… Les choix sont vastes et d’autant plus difficiles ! Je me décide pour du thon sauce soja kikkoman à l’huile d’olive et au gingembre accompagné d’une belle salade de crudités. Et bien sûr, je tente de retenir tous les ingrédients afin de reproduire cette divine recette à la maison !
Nous passerons l’après-midi à découvrir l’île en voiture. L’île n’étant pas grande, on en fait le tour en une journée. Seul le littoral est aménagé, l’intérieur de l’île étant trop montagneux.
Nous grimpons d’abord jusqu’aux Trois Cascades. La première est la plus haute et la plus fine.
Dans le ciel, nous retrouvons avec plaisir les mêmes oiseaux qu’à Maurice, les pailles-en-queue dont la queue, démesurément longue, m’étonne toujours.
Avant d’atteindre les plages de sable noir puis blanc de la côte sud de l’île, nous passons par Tahiti Iti, la presqu’île de Tahiti Nui. « Iti » signifie petit et « Nui » grand. Liou nous emmène sur une hauteur permettant d’apprécier la vue sur Tahiti Nui. En quelques minutes, les nuages se sont amassés l’est de l’île et nous voilà sous la pluie !
Nous redescendons jusque Tahiti Nui jusqu’à une plage connue pour ses tournois de surf dont la pratique dans les rouleaux pouvant atteindre jusque neuf mètres y est périlleuse.
Le sport le plus pratiqué est le Va’a, une pirogue à balancier. Un homme vient justement s’entraîner. L’allure à laquelle il avance est étonnante, au moyen de sa seule pagaie ! On peut aussi jouer en équipe de 3, 6, 12 ou 16 personnes dans la même embarcation.
En rentrant chez Liou, nous restons scotché par le fabuleux coucher du soleil.
Moorea, l’île-sœur de Tahiti
Tout le monde vous le dira : même si vous n’avez que quelques jours à Tahiti, allez jeter un œil sur Moorea ! Les tahitiens l’aiment beaucoup car elle leur rappelle leur Tahiti de l’époque, encore préservée.
La pluie nous rejoint durant la traversée. Comme nous l’avons vu à Iguazu, on ne rigole pas sur ce sujet dans les régions tropicales. Ce n’est pas une petite pluie mais des trombes d’eau qui s’abattent sur nous ! Manque de chance, à l’arrivée, on apprend qu’il faudra attendre notre bus pendant trois heures. Espérant que les habitants de Moorea seront aussi chaleureux que les québécois, nous tendons le pouce, toujours sous la pluie. Ils sont quelques-uns à accepter de nous prendre mais personne ne se rend aussi loin. Pour les dernières heures qu’il nous reste à attendre, nous nous installons à la terrasse couverte d’une pizzeria, en profitant pour déjeuner.
Le bus nous amène finalement à bon port. Nous avons réservé un emplacement sous tente dans un camping. La vue sur le lagon est splendide, digne des cartes postales !
Pour la soirée, nous avons réservé un dîner-spectacle au Tiki Village. C’est un lieu où des tahitiens y créent encore artisanalement des bijoux, des paniers, des instruments de musique traditionnels. On peut venir les voir à l’œuvre durant la journée et ramener des souvenirs. La soirée démarre par quelques démonstrations de techniques ancestrales suivies d’un repas tahitien et se termine par un spectacle de danse et de chants locaux. C’est la première fois que nous réservons une telle activité, uniquement destinée aux touristes. C’est, semble-t-il, la seule manière de voir encore comment les tahitiens vivaient à l’époque. Certaines activités nous ont paru surfaites, mais dans l’ensemble nous avons passé un bon moment.
On commence avec le coco-show, l’ouverture d’une noix de coco à l’ancienne, avec un pieu.
Nous assistons ensuite à l’explication du four traditionnel, dans lequel notre dîner a cuit durant plusieurs heures. Ce four est creusé dans le sable, rempli de bois et de pierres volcaniques et recouvert de feuilles de bananiers. On dispose alors les mets à cuire, recouvre une nouvelle fois de feuilles puis de couvertures humidifiées. La cuisson se fait ainsi à l’étouffée.
Les mets cuisinés ainsi m’ont moins enchantée que la palette de poisson cru mariné à différents sauces. Décidément, faudra penser à en faire au retour !
Durant le repas, nous avons aussi assisté à une démonstration de paréo, au moins une vingtaine de façons de le porter. Et même pour les hommes !
Enfin, le clou de la soirée fut le spectacle d’acrobatie, de danse et de chants traditionnels en costumes.
Moorea en scooter
Tout comme sur l’île de Pâques, le scooter est le moyen idéal pour circuler : parking facile, climatisation naturelle et agréable sensation de liberté ! Nous démarrons notre exploration par un belvédère qui donne sur les deux baies de l’île, Cook et Opunohu. Nous y retrouvons un couple de jeunes mariés en voyage de noces avec qui nous avons passé la soirée de la veille. Ils ont eu la même idée que nous en louant un deux roues et, sans se concerter, on se suivra de près durant toute la matinée. A croire que notre itinéraire devait être assez banal…
En redescendant, nous passons par des marae, d’anciens lieux de culte.
Nous entreprenons ensuite une visite des plantations du lycée agricole, pour voir de près ces végétaux que nous n’avons pas en France : fruit à pain dit uru, bananier, arbre à litchi, plants d’ananas, fleur de porcelaine, plante ornementale de gingembre, frangipanier…
Durant cette promenade, le soleil des îles a eu le temps de me brûler : nous ne rêvons plus que d’un bon bain dans le lagon !
Après la baignade, nous envisagions de terminer l’après-midi au bord d’une cascade… que nous ne trouverons jamais ! Le sentier indiqué au cœur de la forêt est vite devenu impraticable en scooter. Persévérants, nous avons poursuivi à pied mais sans succès. Nous avons alors terminé notre visite en longeant le bord de mer que nous n’avions pas encore vu.
Les raies et les requins
Deux couples nous ont conseillés de nous rendre près de l’hôtel des Tipaniers, d’y louer un kayak et de partir à la rencontre de raies et de petits requins inoffensifs. Ces derniers viennent manger dans le lagon, attirés par le poisson cru que leur offrent les guides des bateaux touristiques. Je n’imaginais pas ces raies si grandes ! De couleur noire, elles mesurent environ un mètre sans la queue et ont la peau très douce, un peu visqueuse. Leur dard peut piquer mais le guide assurait que ça n’arrivait jamais car elles étaient très habituées à l’homme. Les requins, quant à eux, gardent leurs distances.
Nous avons ainsi passé une heure en leur compagnie. En partant, le guide a laissé à Murvin le reste de poisson et les raies ne sont littéralement jetées sur lui. Vraiment fou !
Dernière soirée à Tahiti
De retour à Tahiti, pour notre dernier repas ensemble, Liou nous a préparé ses propres recettes de poisson cru à la tahitienne, dont vous trouverez le mode opératoire sur mon blog de cuisine. Eh oui, enfin des recettes du monde digne de s’y trouver ! Disons qu’en Amérique du Sud, la cuisine n’était pas toujours saine… Liou a accompagné ces deux plats de patates douces et de bananes cuites à la vapeur : un délice !
C’est sur cette note gourmande que nous clôturons le chapitre polynésien. Nos prochaines aventures nous mèneront sur une autre île, bien plus grande, mais dont on retrouvera quelques similarités. En effet, tahitiens et maoris ont des traits physiques très semblables ainsi que des rites et des danses analogues.
Très bel article qui donne envie d’acheter un billet et d’aller nager avec les raies!
Bonne continuation et bonnes fêtes à Maurice
Sandra (theworldiscalling.fr)
Salut les boodhoos,
Incroyable vidéo sous-marines, et vos photos valaient le clic.
Passez un joyeux noël, et peut-être à un de ces jours !
Salut les Mamourz! 🙂
On vous souhaite aussi de bonnes fêtes. A force de faire le tour dans l’autre sens, après l’Equateur on devrait normalement se recroiser en France!
On n’a pas encore le talent de Romain pour le montage vidéo (ni le PC pour d’ailleurs) mais un nombre incalculable de rush pour le retour!
Cheers,
C&M
moi non plus je ne suis pas très « plage », mais là, ça donne VRAIMENT envie ! et ces recettes fraîcheur en bonus, mmmmm!!!!
je file sur chloediet !
Les photos du lagon sont absolument superbes – de même que la cascade ! On à envie de prendre l’avion direct.
Merci Olivier pour ton commentaire,
Oui, Tahiti et Moorea sont sublimes. Vivement une prochaine visite en allant cette fois découvrir aussi les autres îles de la Polynésie!
A bientôt,
Murvin